Moi, Président de la République !

Article : Moi, Président de la République !
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16 juillet 2021

Moi, Président de la République !

Monsieur Jean Edwidge Petit-Frère, président de la Cour de cassation, Monsieur Johnley Israël, Premier ministre, Monsieur Louikens Evariste, président de l’Assemblée nationale, distingués invités, compatriotes haïtiens, nous voici arrivés au carrefour de la vérité, 217 ans après la fondation de nation haïtienne.

Aujourd’hui, plus que jamais, notre pays fait face à de sérieux défis socio-politiques et économiques. La nécessité de redéfinir l’orientation politique du pays n’a jamais été aussi pressante. Pendant de nombreuses années, le pays s’est affaibli économiquement. Cela est du en l’absence des politiques publiques pouvant répondre aux désidératas de la population et les défis du nouveau monde.

Il est venu le moment de nous orienter vers une politique qui favoriserait réellement le développement durable du pays et la consolidation de ce dernier. Nous avons beaucoup à faire. Par conséquent, nous devons aller avec rapidité. De toute urgence, il va falloir s’attaquer à la pauvreté extrême qui touche plus de 60 % de la population. Pour y mettre une fin, mon administration s’engage à placer au premier rang des priorités l’amélioration de l’accès à l’Éducation, suivi d’un meilleur accès aux soins de santé et à l’emploi.

Le plus important des combats à mener aujourd’hui est celui contre le sous-développement. Et pour le gagner, nous avons besoin de nous unir. Bourgeoisie, masse populaire, classe politique, société civile, nous devons faire une chaine de solidarité contre le sous-développement qui s’installe comme une norme en Haïti. Je sais que parler d’unité dans les conditions actuelles du pays pourrait paraitre comme étant une folle idée, pourvu que le rapport entre la bourgeoisie et la masse en Haïti soit un rapport entre le mépris et le déni.

L’existence des classes sociales est un produit de l’histoire. Nous ne devons pas peur d’aborder le débat de classe en Haïti. Le problème, c’est quand une classe s’empare de la richesse produite et décide dès lors de dicter sa loi aux autres classes dominées. Je sais que les intérêts de chacune des classes sont contradictoires. Mais ce qui est essentiel, c’est de diminuer les enjeux et de construire un pays où l’intérêt collectif serait primé sur l’individualité.

La richesse comme la pauvreté est une création humaine. Par conséquent, la situation de mal développement, de dégradation physique généralisée et de pauvreté chronique à laquelle la société haïtienne fait face ne relève nullement de la fatalité, mais résulte, au contraire, des facteurs historiques, socioéconomiques, politiques et humains dus aux limitations des choix de société haïtienne en matière d’organisation et de développement.

Je viens de prêter le serment d’agir en fonction des normes établies par la constitution haïtienne de 1987. Cette constitution fait partie des rares constitutions qui priorisent le respect des droits humains et un partage équitable des richesses. En ce sens, je m’engage à travailler fermement de façon à établir l’Égalité des chances et la Justice sociale en Haïti.

Mon rêve le plus cher depuis ma déclaration de candidature a été d’unir la nation haïtienne afin de combattre l’insécurité, la violence des gangs, la famine, le chômage, le désespoir chez les jeunes et faire en sorte qu’Haïti redevienne la perle des Antilles. Nous sommes dans une situation où tout est à reconstruire. La justice, l’administration, la police, les forces armées, la diplomatie, l’Éducation, etc. Tout doit être reconstruit. Mais parlant de reconstruction de ce pays, elle ne doit pas être pensée en béton uniquement, il faut aussi penser à reconstruire notre mentalité.

Il est temps de mettre fin aux conflits interindividuels, de haines et aux déchirements qui ne font que conduire le pays dans l’instabilité permanente. Nous devons corriger les erreurs du passé. Haïti est aujourd’hui la risée de tout le monde. Nous ne devons pas laisser passer ce moment opportun pour changer le cours de l’histoire, et de nous transformer en véritables acteurs du changement.

Aujourd’hui, je viens vous faire cette demande de vous joindre à moi pour qu’ensemble, nous puissions rebâtir cette nation. Il est nécessaire de désengorger Port-au-Prince, reboiser les campagnes, encourager le retour à la terre… Les idées ne manquent pas pour aider Haïti à se relever. Reste à les réaliser tout simplement.

Sortir le pays du labyrinthe doit passer nécessairement par un ensemble de dispositions comme la création d’une banque de développement, le reboisement, le renforcement de l’Etat, la modernisation de l’administration publique, l’adoption des politiques publiques pouvant attirer les touristes, les citoyens de la diaspora et l’investissement étranger.

Nous devons prendre que conscience que si nous ne mettons pas de côté cette politique qui vise l’intérêt individuel les générations futures vont beaucoup souffrir. Si Haïti subsiste encore c’est uniquement grâce à la coopération internationale. La plus grande partie de notre financement provient de l’extérieur. En plus, Haïti est le pays le plus mis à mal par des catastrophes naturelles récurrentes et des épisodes politiques qui enterrent tout projet de développements.

Donc, je suis tout à fait conscient que tout projet politique doit se construire sur le long terme. Il sera difficile de tout faire en cinq ans de mandat, mais le projet n’est pas trop ambitieux. Animons-nous d’une ferme conviction. Ayons la détermination et avançons dans la fraternité. Au seuil de ce mandat qui est appelé à s’exercer dans des circonstances difficiles, je vous demande de m’accorder votre confiance. Ayez foi que les choses se passeront autrement. Nous sommes en route pour une meilleure et plus forte et plus fière Haïti. C’est notre désir. C’est notre but.

Que Dieu nous soit en aide !

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