Risque élevé de famine en Haïti

Article : Risque élevé de famine en Haïti
Crédit: Image par 5671698 de Pixabay
26 mars 2024

Risque élevé de famine en Haïti

Port-au-Prince est assiégé par les gangs armés. Le programme alimentaire mondial (PAM) attire l’attention sur un risque élevé de famine dans le pays. Une intervention urgente est nécessaire pour éviter le pire.

Depuis plusieurs semaines c’est le chaos à Port-au-Prince. Les vols commerciaux sont interdits. Les ports maritimes ne reçoivent aucun navire. Le pouvoir d’achat déjà précaire de plusieurs familles haïtiennes est en péril. Le pays est pratiquement coupé du monde extérieur, alors qu’il dépend largement de l’importation pour combler ses besoins de première nécessité. Cette situation occasionne un manque accru de nourriture et pousse le pays au bord de la famine.

Près de cinq millions d’Haïtiens souffrent d’une faim chronique, selon le PAM. Parmi ces cinq millions de personnes, 1,4 million a besoin d’une aide urgente pour survivre. Le pays fait face à cette crise alimentaire depuis plusieurs années, en raison de la crise politique et d’un manque d’investissement dans la production nationale. Cependant, la situation est exacerbée par l’assaut des gangs armés qui contrôle désormais la quasi-totalité des grands axes routiers du pays depuis plusieurs semaines.

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Pas de solution en vue

Le pays n’est pas dirigé. Il n’y a pas d’autorité établie. Le contrôle de la capitale est aux mains des gangs armées. Une partie du gouvernement démissionnaire se trouve en dehors du pays. La majorité des missions diplomatiques ont déjà procédé à l’évacuation de leur personnel. De même que la bourgeoisie marchande qui opère dans le pays. Ces oligarques qui ne défendent que des intérêts économiques en Haïti ont déjà fui Port-au-Prince en hélicoptère. Ce qui montre que la situation est encore loin d’être résolue.

Alors que tous les voyants sont au rouge, les acteurs politiques traînent les pieds dans la recherche de solution. Plus de deux semaines après l’annonce de la démission du premier ministre de facto, Ariel Henry, la transition politique est entravée en raison de désaccords entre les acteurs politiques. Ces derniers n’arrivent pas à s’entendre sur la personnalité devant présider le conseil de transition ni sur la feuille de route à fournir à ce conseil. Alors que l’installation d’un gouvernement de transition est la condition sine qua non au déploiement de la mission de soutien sécuritaire menée par le Kenya.

Une situation apocalyptique

La directrice de l’Unicef, Catherine Russel, compare la situation qui se passe en Haïti à une scène de Mad Max, ce film d’action dystopique qui dépeint une réalité apocalyptique. Tout ça pour expliquer que le pays est au bord de l’effondrement. Toutefois, il faut souligner que cette crise qui secoue le pays reflète l’échec de la communauté internationale et des politiciens traditionnels. Malheureusement, les instigateurs de la crise sont au premier plan dans la recherche de solution.

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